Gorges du Tarn – Le Rozier _ Jour 02

Gorges du Tarn – Le Rozier _ Jour 02

                Le soleil s’est déjà levé depuis un bon moment lorsque j’ouvre enfin les yeux. Il n’y a pas eu de coq ce matin pour me réveiller 😁😁 mais dès le réveil quelque chose me chagrine… Je suis en position fétus emoulonné dans mon duvet, recroquevillé sur un tiers du hamac !!! Serait-ce le poids qui me fasse glisser en bas ainsi ?? Hummm je préfère me dire que c’est ce cher Newton qui à raison et que je suis juste soumis à la loi de la gravité qui m’attire…vers mes pieds !! 🙂 

Après avoir repris un peu mes esprits – c’est toujours un peu long au réveil – je me souviens que toute la nuit en fait j’ai fait l’asticot !! Toute la nuit j’ai eu à remonter mes pieds sous mes fesses pour tenter de remonter le reste de mon corps sur le haut de la toile !! Je vous laisse aller voir sur Google mais disons que j’étais devenu une sorte de chenille arpenteuse !!😂😂
Les idées un peu revenues, il me suffit en fait avec mes mains de me tirer au dessus de la tête et hop me voila revenu à ma place…. Oui mais pour combien de temps ??

Je passe ma tête par-dessus la toile et fasse à moi le soleil éclaire les hauteurs des massifs. En fond le Tarn n’est pas encore éclairé. Le ciel est bleu. La journée s’annonce belle.

Delphine est déjà réveillée, assise elle aussi face à ce paysage. Le spot est pas mal pour une Instagrameuse 👌👌

Mais allez, il ne faut pas trop trainer non plus, il est 8h00 passé et on a quelques kilomètres à faire aujourd’hui !!

Le temps d’avaler une banane qui me reste d’hier, ranger le camp, vérifier de ne rien avoir oublié et c’est parti.

Il est 9h00 tout juste passé.

                Le PR – balisage jaune signifiant Promenade et Randonnée et non petite randonnée –  serpente tantôt sous les arbres, tantôt au pied de roches qui donnent le vertige, nous sommes au frais et à l’ombre. Pour vu que ça dure !!

Après quelques minutes de marche nous récupérons le GR6 qui devait nous permettre d’arriver au point de bivouac de la veille et de nombreux points de vue nous arrêtent pour réaliser quelques photos de ses magnifiques gorges.

Arrivée à une intersection, le panneau fontaine du Teil redonne le sourire à Delphine !! En effet, l’eau est un point essentiel dans le bon déroulement de ce weekend et même si sur la carte des points d’eau sont signalés, compte tenu de la période et des fortes chaleurs, cela ne veut pas dire que nous en trouverons régulièrement !!
La il y en a, alors autant en profiter…

Autant en profiter ou comment perdre 30 minutes pour fermer une poche à eau !!
Incroyable qu’un truc en plastique puisse être autant galère à fermer !!
On tire, on pousse, on tourne, on tire, on pousse, on retourne…
Non de non. Quand on croit y être finalement ce n’est pas le cas. L’eau coule partout.
Ha ça y est. Ha ben non !!

Ma patience est mise à rude épreuve. Les minutes défilent et les kilomètres stagnent.
Finalement, après plus de 30 minutes, nous pouvons enfin repartir !!
Mais qui dit poche d’eau pleine dit aussi poids supplémentaire…

                Le sentier monte, puis descend. La vue est toujours aussi magnifique mais il faut quand même avancer et ne pas perdre de vue que nous avons près de 20 kilomètres à faire aujourd’hui. Il faut trouver notre rythme si on veut les faire rentrer la journée 🤙🤙

Après seulement quelques kilomètres du départ de ce matin – 4 environ puisque j’avais prévu d’en faire 6 hier -, nous arrivons là où j’avais prévu de dormir la veille. Nous sommes au rocher du Cinglegros !!

Le Cinglegros

Je propose à Delphine si elle veut aller faire l’ascension, mais sans moi !! Autant vous dire que la grimpette par des crochets en fer juste plantés dans la roche ce n’est pas du tout, mais alors pas du tout, fait pour moi !!

Delphine ne semble pas intéressée non plus, alors c’est reparti…

                Une erreur de croisement nous fait prendre un sentier sur les hauteurs – heureusement que tous les chemins mènent à Rome et heureusement que nous sommes loin de Rome aussi 😂😂 –ce qui au final nous évite de prendre une trace visiblement dans le style de celle d’hier !! 
Peut-être pourrons nous gagner un peu de temps ?

Ca monte un peu, puis descend un peu, mais la trace est propre.

Malgré tout, nous ne marchons plus vraiment ensemble. Mon rythme de marche revient naturellement et j’ai tendance à prendre de l’avance sur Delphine.
Au départ je pensais que c’était parce qu’elle faisait des pauses photos, mais en fait pas vraiment.
Son sac est lourd et sur ces terrains il est vrai que ce n’est pas un avantage.

Je l’attends quand je vois que j’ai pris un peu trop de distance, prends des nouvelles et essaie de faire un brin d’humour mais je vois bien que ce n’est plus comme hier.
La balade lui devient difficile.

                Il faut pourtant continuer d’avancer et toutes les occasions sont bonnes pour faire des petites pauses.

Malgré tout, les photos se font moins fréquentes.

Nous arrivons au Baus del Biel, une arche naturelle où je pensais faire une halte, mais au final, juste le temps de faire un cliché et hop on repart.

Direction La Bourgarie, où j’espère que le robinet d’eau que j’avais vu lors de la balade avec Magalie et Jean Michel sera en fonction histoire de se rafraichir un peu !!

                12h45, nous y sommes et le robinet est bien la. L’eau également !!
J’avoue que se jeter un peu d’eau sur la figure fait un bien fou.
Et le plus important pour moi, c’est que nous allons pouvoir manger sans avoir à utiliser de notre eau !! Moi qui vais devoir réhydrater mes repas lyophilisés, c’est un point important !!

A midi ça sera Poulet Tikka Masala

Je ne sais pas ce qu’il y a dedans mais une chose est sure… Ca arrache !!!

                Les repas pour moi sont en général expéditifs. Le temps passer à l’arrêt est du temps où je n’avance pas. Mais la, je vais devoir faire preuve de patience. La encore, marcher à plusieurs me permet de voir la rando différemment.
Delphine prend le temps de se poser, change de chaussures, se met sur son téléphone, bref, c’est une vraie pause alors que pour ma part, une fois l’eau chaude et mon plat réhydraté, je mange et me prépare déjà à repartir.
J’ai aussi en tête que nous n’avons pas fait la distance qu’on aurait du faire depuis notre départ du Rozier et petit à petit le retard s’accumule. Mais ce n’est pas grave.

Pause repas

                14h00 on reprend le chemin. Quand je vous le disais qu’on avait fait une vraie pause !!
Mais l’envie n’y est pas vraiment. Le sac de Delphine semble lui peser – c’est le cas de le dire – et l’idée de se le remettre sur le dos ne l’enchante pas. Malheureusement il va bien falloir.
Et en plus, nous repartons par du bitume !! Comment vous dire que la cuisson se fait du coup par-dessus mais tout autant pas dessous !! Ca chauffe vraiment !!
Heureusement nous ne sommes pas sensés faire des kilomètres ainsi, un sentier est marqué sur la carte en PR pour nous permettre de quitter ce four !!

                Oui mais voilà, les sentiers sur la carte ne sont pas toujours bien marqués sur le terrain… Alors on cherche, on cherche, mais on ne trouve pas… Un semblant de sentier se dessine le long d’un pré. Le point gps est dessus. On tente de le suivre à vue mais forcé de constater qu’on le perd.
On se retrouve au milieu d’un bois, sans trace, sans balisage, rien.

Même si pour ma part ça fait parti du jeu quand tu pars faire une rando sur sentier tracé à l’avance de mon canapé, ce n’est pas le cas pour tout le monde et je crois que ça aura fini d’achever le moral des troupes.
Décision est donc prise de revenir sur nos pas pour reprendre la route et même si ça fera plus de kilomètres on sera surement gagnant niveau timing..

                Pris à suivre mon point gps, je ne me rends pas compte que je suis revenu sur un sentier. Heureusement que Delphine s’en rend compte. Nous sommes à nouveau sur la trace initialement prévue.
Mais pour combien de temps ? Car mis à part quelques panneaux d’un trail, il n’y a aucun balisage !! Rien.
Perso j’y suis habitué, mais….

Malgré tout, après peu de kilomètres encore et quelques hésitations sur droite ou gauche, nous arrivons tant bien que mal au Bruel.

                A ce stade, nous sommes encore loin du point de bivouac de ce soir qui devait nous positionner plus ou moins à une distance intermédiaire du parcours total.

Qu’est-ce qu’il y a à voir sur le parcours ? Aucune idée.
Combien de temps reste t’il à marcher ? Aucune idée. Trop de paramètres sont à prendre en compte.

Toutes ces questions s’ajoutant à la fatigue, au poids du sac et à un nombre inimaginable de morsures d’aoûtats hier soir sur les cuisses de Delphine, nous font prendre la décision de modifier notre itinéraire.

Nous ne verrons pas les gorges de la Jonte comme je l’avais prévu ce weekend.

                Un rapide coup d’œil à la carte. Nous sommes à 6/7 kilomètres de Les Vignes où l’idée de pouvoir s’installer en terrasse d’un café ou de se tremper dans l’eau du Tarn redonne un peu de motivation.

Les Vignes

Oui mais on va quand-même devoir se taper ces kilomètres à nouveau sur du bitume, sous un soleil de plomb !! Et la pour le coup, c’est moi qui ne suis pas ravi !! Mais bon décision est prise alors maintenant il faut y aller. Je pense qu’on en a au moins pour 2 heures encore devant nous…

                2 heures qui auront été très dures.
Dures car l’idée de ne pas pouvoir faire le parcours initialement prévu est toujours compliqué pour moi, mais dures surtout pour Delphine qui doit en plus de tout le reste faire avec de terribles douleurs aux pieds.😔😔
Elle ne se plain pas, mais souffre malgré tout. Ses chaussettes fines lui ont déclenché de gros échauffements sous les pieds et il lui faudra beaucoup de peine pour arriver jusqu’à Les Vignes.

Une fois en terrasse, je ne sais pas comment agir. Il ne faut pas oublier que je suis habitué à marcher seul et que mon côté ours n’aide pas. Je tente des « comment ça va ? ». Je laisse des blancs car je sais que moi dans cette même situation je ne voudrais pas forcément parler. Je regarde la carte et tente aussi d’être rassurant sur ce qu’il nous reste à faire pour au moins trouver un lieu pour dormir ce soir.

Bref j’essaie comme je peux de l’aider, mais je ne suis pas sur que le résultat soit la…

                Après avoir bu nos verres, il faut se motiver à repartir.
Les corps sont froids, les douleurs toujours présentes, mais l’idée de se jeter dans l’eau fraiche motive la troupe. D’ici 1 ou 2 kilomètres nous devrions pouvoir trouver un coin.

                Nous longeons le Tarn rive gauche par le GRP Tour du Causse Méjean.
Un panneau indique Le Rozier à 9 ou 10 kilomètres je crois. Autant dire que nous aurions même pu tenter de finir le retour aujourd’hui…mais non !! La l’objectif est de trouver un coin pour se rafraichir.
Quelques centaines de mètres plus loin, voila qui est fait.

En traversant un pré avec des vaches qui nous surveillent, nous arrivons à l’eau.
Le Tarn est à nos pieds. Nous allons pouvoir nous détendre. Nous retirer la poussière qui colle à la peau avec cette chaleur et croiser les doigts pour que ça apaise aussi les piqures de Delphine !!

                La motivation semble revenue un peu sur le visage.
Top départ à la recherche du spot pour la nuit alors que le Tarn passe à l’ombre et que les couleurs chaudes de fin de journée recommencent à caresser les crêtes qui nous surplombent.
Quelques centaines de mètres plus loin, au détour d’un virage, un spot semble idéal. Plat pour la tente de Delphine et 2 arbres pour mon hamac.👌👌

On passera la fin de la journée ici.

Mais c’était sans compter sur une quantité innommable de chenilles qui pendouillent le long d’un fil !!
Il y en a littéralement partout !! Une horreur !!
A peine quelques minutes après que le hamac soit installé il est déjà rempli de ces bébêtes !! J’espère au fond de moi qu’avec la fraicheur de la nuit, j’arriverai à passer la nuit seul, sinon je suis quitte pour monter ma tente en pleine nuit !!

                Maintenant que nos hôtels sont prêts, on passe à la préparation du repas – ce soir ça sera hachis parmentier – puis la soirée se passe à se détendre tranquillement.

Il n’est pas très tard, mais on ne fait pas de vieux os. Chacun va se coucher mais je ne peux m’empêcher d’avoir un peu peur de l’état dans lequel je vais trouver mon lit !!
Finalement seules quelques chenilles sont installées. Je fais le vide et prends ma place..

Cette fois, expérience de la veille, j’ai attaché le côté pieds un poil plus haut, dans l’espoir de ne pas me retrouver encore à dormir sur 1/3 de la toile. Croisons les doigts…🤞🤞🤞

Demain vu ce qu’il nous reste à faire, pas la peine de mettre le coq non plus.

Je ferme les yeux et me laisse balancer doucement de droite à gauche.

C’est parti pour une nouvelle nuit à la belle étoile !!

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